Fin de semaine à Huaraz

1 avril 2010 at 12:21 (Uncategorized)

Les mots de la fin de semaine? Altitude, escalade, vert, joie. Comme nous avions la chance d’avoir une fin de semaine de trois jours à remplir, nous ne l’avons pas fait à moitié. Notre groupe s’est séparé en deux. La moitié est allée à Churin afin d’aller relaxer dans des bains thermiques et l’autre moitié est allée à Huaraz, capitale du sport extrême de l’Amérique latine. Dans quel groupe croyez-vous que j’étais? Et oui, le deuxième. Encore une fois, je me suis retrouvée toute seule de fille avec ses trois mousquetaires, Raphaël, Guillaume et Jordan!
Petite bio de Huaraz. Il s’agit d’une ville au nord du Pérou à 3100 mètres d’altitude. C’est une ville très traditionnelle où l’on retrouve beaucoup de femmes et d’hommes habillés en habit traditionnel avec la grande jupe et les chapeaux. C’est également une ville qui se retrouve dans la cordillère blanche.
Nous avons donc quitté Lima à 10h30 le vendredi soir. Nous avons choisi de nous y rendre en autobus de nuit parce que c’est quand même huit heures d’autobus et que nous ne voulions pas perdre nos journées. Nous avions un autobus semi-cama de deux étages, ce qui veut dire demi-lit. Donc c’était quand même confortable pour dormir. En fait, j’aurais certainement réussi à dormir si ce n’était pas de la qualité plus que médiocre du chemin. Quand on quitte Lima, tout va bien, la route est asphaltée et empruntée par des dizaines de centaines de voitures par jour. Par la suite, on longe l’océan. Là encore, la route est quand même bien, mais comme l’autobus roule très rapidement et comme il a deux étages, il tangue toujours de gauche à droite. Ensuite, nous coupons au travers du pays afin de rejoindre les montagnes. Alors là, le chemin se transforme en simple chemin de terre avec des millions de trous. Les nids de poules au Québec c’est rien comparer à ça. Et comme l’autobus zigzag afin de les éviter on se retrouve à être pas mal balloté et on ne dort pas beaucoup.
Vers 6h30 le matin nous sommes donc finalement arrivées à Huaraz. Première constatation : il fait seulement 15 degrés et quand je respire l’air est frais! Incroyable! C’est vraiment fantastique de sentir de la fraîcheur après deux mois passés au gros soleil à des températures de plus de 30 degrés tous les jours. En plus, quand je regarde autour de moi, tout est vert, il y a des arbres, du gazon, des fleurs… et des vendeurs d’hôtels!!! ARG!!!! Parce que voyez-vous au Pérou, la technique pour attirer les gens dans votre hôtel est de sauter sur les clients des leur arrivée dans la ville et de leur tirer des brochures à bout de bras en espérant qu’il accepte de vous suivre. Première réaction : AH!!! Laissez-moi tranquille et on s’en va. Deuxième étape, on se retourne et on se rend compte qu’ils vous suivent. Alors, tu te dis, bon je vais être gentille avec eux. Et là, plus tu t’éloignes de la gare d’autobus et plus le prix des mêmes hôtels baisse. Ils veulent VRAIMENT qu’on aille dans leur hôtel! On a fini par les semer et marcher un peu plus loin sur le bord de la rivière. On avait un guide de voyage et on avait remarqué un hôtel qui nous semblait bien. En marchant pour essayer de la trouver nous avons rencontré un sympathique gars en train de fumer sur le bord d’une maison. Il était le parfait stéréotype du backpacker. Trente-trois ans, des rastas, habillé en kaki, beige et brun (je ne vous niaise pas!) et en train de fumer une clope! Le gars venait de République-Chèque et parlait un anglais à l’accent horrible. C’était tellement exotique!! Il nous a finalement conseillé l’hôtel dans lequel il dormait et qui offrait des chambres super confortables pour un prix dérisoire. Et c’était vrai. Une vraie auberge de voyageur où tu ne peux pas arriver avec ta valise. Non Non! On a finalement pris une chambre avec quatre lits superposés, une salle de bain sur l’étage (avec l’eau chaude!!!!!!!) et une belle grosse cuisine commune au rez-de-chaussée. Le propriétaire de la place était un jeune homme de 28 ans du nom de Frank. Un très sympathique et très athlétique Péruvien à l’allure de surfeur avec ses cheveux longs et ses yeux d’un noir profond. (humm…est-ce que ça fait deux mois que je suis toute seule moi là!?) Bref, un sympathique gars à la bouille sympathique (voilà qui est mieux!).
Après avoir déposé nos trucs, nous sommes allés déjeuner dans un resto du coin puis nous sommes revenus nous coucher quelques heures. Il faut savoir que la nuit sans sommeil, additionner de l’altitude auquel notre corps n’était pas habitué avait réveillé en chacun de nous un puissant mal de tête.
Quand nous nous sommes réveillés, nous avons décidé de faire notre première activité. Nous avons donc décidé d’aller monter le Mirador, qui est une petite montagne au dessus du cimetière et qui surplombe Huaraz. Le ciel commençait lentement à se couvrir parce que nous étions vers la fin de la saison des pluies. Mais ce n’est pas un peu de pluie qui va empêcher une Québécoise d’avancer. On n’est pas fait en chocolat! Surtout que derrière le nuage on voyait déjà l’éclaircie. Nous avons donc débuté la montée lentement mais surement.
Je vous ai fait un petit vidéo pour vous montrer un peu de quoi cela à l’air, mais également pour que vous puissiez constater mon essoufflement.

Une fois rendu en haut nous avions une vue superbe sur les montagnes, les glaciers, la ville et sur la lune également. C’était vraiment magique. Nous avions monté très lentement, mais étions très satisfaits d’être rendus en haut.
Après être redescendus, nous avons décidé d’aller souper puis pour passer le temps nous voulions relaxer un peu. Nous avons donc découvert un sympathique petit café très nord-américain.

On y trouvait des dizaines de sortes de thé, tisane et des trucs locaux. Nous avons pris un thé de coca. Il s’agit d’un thé infusé à partir de feuille de coca. Ce sont les feuilles qui étaient autre fois utilisée pour faire de la cocaïne. Je vous rassure, il n’y a aucune drogue là-dedans puisque de nos jours, la cocaïne est beaucoup plus chimique que naturelle. Bref, on a relaxé avec notre tasse de thé de coca. Puis vers 10hrs nous sommes retournés à notre hôtel où Frank, le sympathique propriétaire, nous a proposé de sortir. Le tranquille Guillaume a décidé d’aller dormir alors nous sommes sorti Jordan, Raphaël, Frank, un autre client de l’hôtel et moi. Bon alors on a la moitié de Québécois (donc qui ne danse pas avant d’être bien réchauffé) et on a des Péruviens qui veulent danser et qui ont le rythme dans le sang. Nous avons donc fait un premier arrêt dans un petit bar rock pour boire quelques bières. Les gars se sont gâtés et se sont acheté de bons gros cigares, des gros barreaux de chaise comme on dit. Alors après ce premier arrêt nous sommes allés dans un autre bar qui était moitié bar tranquille assit et moitié piste de danse. Frank a fini par m’inviter à danser et finalement tous les gars ont suivi. Bon, mettons quelque chose au clair : je ne sais pas danser. Mais avec Frank, je me suis laissé mener et je n’ai jamais aussi bien dansé! C’était tellement l’fun! Je me sentais comme dans «So you think you can dance»! Finalement, toute une belle soirée.
Le lendemain nous nous sommes levés assez tôt parce que nous voulions aller sur le sommet d’une des montagnes de la cordillère blanche qui est à plus de 5100 mètres d’altitude. Nous sommes donc embarqués dans un combi qui nous menait au sommet pour aller visiter les glaciers. C’était un bon 2hrs de combis en montant vers le sommet.

En montant, nous avons fait un premier arrêt à côté d’une sorte de plante vraiment gigantesque! Ce sont des plantes qui peuvent faire jusqu’à 15 mètres de haut. C’est vraiment très impressionnant! Encore une fois, les routes étaient tortueuses, mais au moins cette fois le paysage était à couper le souffle.

Sérieusement, tout allait bien jusqu’à ce qu’on atteigne 4000 mètres d’altitude. C’est alors là que j’ai compris que de passer de 0 à 4000 mètres d’altitude en moins de 48heures n’était peut-être pas une si bonne idée. J’ai un intense mal de tête qui a commencé, l’air se faisait de plus en plus rare et je sentais tous mes organes sont recroqueviller sur eux-mêmes. Bref, ça n’allait pas du tout! Et là on continuait à monter. Je me suis rendu dans l’autobus jusqu’à 5000 mètres d’altitude. La suite jusqu’au glacier se faisait à pied. Je n’ai pas suivi les gars parce que j’en étais incapable. Pendant l’heure et demie d’attente, j’ai vomi toutes mes tripes au moins trois fois. Et quand j’essayais de dormir et que ma respiration ralentissait j’avais l’impression de manquer d’air et je me tapais des crises d’hyperventilation. Quand les gars sont revenus et que nous avons recommencé à descendre, je me suis tout de suite sentie mieux. C’est vraiment l’altitude qui avait eu raison de moi.
J’ai quand même pu voir agir les Péruviens qui étaient avec nous dans le combi. Pour eux c’était la première fois qu’ils voyaient de la neige (on s’entend, le glacier c’est un gros motton de glace en train de fondre). Ils s’étaient donc bien équipés, tuques, mitaines, pantalon de neige, manteau…il faut être équipé pour combattre les 12 degrés de froid qu’il fait à côté du glacier!! Parce que et oui, la température de descends même pas sous zéro! Et lors du retour nous avons eu droit à une petite pluie de grêlon. Alors là les Péruviens ne se pouvaient plus! Tout le monde dehors! Il neige!! EEhh, non ce n’est pas çà de la neige! Ah Ah! C’était bien drôle.
En revenant, nous avons eu droit à une superbe averse de pluie digne de la saison des pluies. Il est tombé des cordes pendant un bon deux heures. Le soir, nous sommes retournés dans notre petit café pour souper et prendre ça relax. Vers 10hrs quand nous sommes retournés à l’hôtel (on n’avait pas le choix le café ferme à cette heure-là!). Nous avons acheté une bouteille de pisco qui se trouve à être la boisson forte locale. Nous nous sommes installés dans le salon sur l’étage de notre chambre et avons invité Frank et notre nouvel ami péruvien de la veille à venir boire un verre tranquille et à discuter un peu. On a donc parlé en espagnol de tout et de rien jusqu’à deux heures du matin. On a appris plein de choses sur le Pérou et on a expliqué plein de trucs sur le Québec. On a appris par exemple qu’au rez-de-chaussée du palais de justice du centre de Lima, il est possible de se procurer la falsification de n’importe quel document. On peut ainsi aller chercher de faux diplôme de doctorat, de faux passeport, de faux permis, etc. C’était une pratique très répandue il y a quelques années, mais qui sont beaucoup plus contrôlés de nos jours. On a aussi appris que les gens qui étudient en médecine au Pérou doivent tous posséder leur propre squelette. Le plus souvent les gens vont s’en acheter un, mais pour les étudiants qui ont moins d’argent, le plus pratique est d’aller dans un cimetière afin de profaner une tombe et de ramasser les os. Bien entendu c’est illégal, mais malgré tout beaucoup de gens le font. Donc après ces discussions des plus intéressantes sur la vie, les rêves et les trucs étranges, nous sommes allés nous coucher.
Le lendemain matin c’était notre dernière journée à Huaraz. Nous voulions faire quelques choses d’un peu plus physique puisque nous n’étions pas dans la capitale du sport extrême pour nous faire promener les fesses dans des combis. Nous avons donc décidé d’aller faire de l’escalade. Il s’agissait de ma toute première expérience d’escalade de ma vie et nous le faisions sur un mur naturel sur une montagne de plus de 3400 mètres d’altitude. C’est donc équipé de mon courage et de mes souliers spécial escalade que j’ai affronté mon premier mur à vie. Laissez-moi vous dire que ce n’est pas facile.

Il faut s’étirer au maximum afin d’aller chercher les prises le plus loin possible. Ensuite il faut pousser avec ses jambes, alors qu’on a simplement le goût de tirer avec ses bras. Bref, je l’ai fait! Je me suis rendue deux fois en haut! J’étais vraiment contente d’avoir réussi, mais vraiment exténuée à la fin!
Après l’escalade nous sommes allés dans une piscine remplie d’eau thermale, c’est-à-dire de l’eau naturellement chaude. Ça permit de relaxer nos pauvres petits muscles endoloris par l’escalade, entouka les miens!


Quand nous sommes revenus à Huaraz, c’était notre toute dernière soirée avant de retourner à Lima. Notre autobus quittait à 10h30 alors nous avions le temps de manger un bon gros souper. Nous avons donc décidé de nous payer le gros luxe et de manger des spécialités locales. Quelles sont ces spécialités? Tout d’abord, il y a le cochon-dinde. C’est bon. Un peu sec. C’est un peu comme du poulet, mais avec le sec du porc et la texture des cuisses de grenouille. Deuxième spécialité : le steak d’alpaga. L’alpaga c’est un peu comme le lama, mais avec un cou moins long. Alors là je peux vous dire qu’on a atteint le paradis!!! C’est TELLEMENT bon! C’est parfaitement tendre, c’est juteux, ça fond dans la bouche! Çà goûte entre le veau et l’agneau. C’est vraiment délicieux. Troisième spécialité du coin, du Lomo Saltado. Généralement, c’est un mélange de bœuf, oignon, tomate avec des patates frites, le tout cuit dans un délicieux bouillon et accompagné de riz. Mais dans ce restaurant-là, le bœuf était en fait du filet mignon et le tout était cuit dans une sauce au cognac. Juste de l’écrire j’en salive encore! Bref, c’était vraiment tout un souper! Nous nous sommes ensuite dirigés vers l’autobus afin de retourner à Lima puis à Collique. J’étais un peu triste de quitter ce bel air frais et cette verdure pour retourner dans le sable et la chaleur, mais bien heureuse de retrouver mes repaires et mon chez moi.
Voilà! C’est pas mal ce qui conclut! J’en profite pour souhaite joyeuses Pâques à tout le monde! Mangez du chocolat en pensant à moi!!

3 commentaires

  1. Noémie said,

    Ma belle Valoune. Tu fais pleins d’affaires le fun pis t’as full l’air de t’amuser, c’est plaisant à voir :). Moi aussi j’te souhaite joyeuses pâques. Pis si Jo pis moi on mange des Suédois au lieu du chocolat ça fait tu pareil? 😉
    Noé XxXx

    • valoupette said,

      Faut vraiment que je te demande une précision. Tu manges DES suédois ou DU suédois?? Parce que sinon c’est pas la même chose 😛

  2. Noémie said,

    DES suédois ma belle val d’amour. Mon cas est plus qu’urgent à l’aube de mes 22 ans ;). C’est probablement Jo qui va s’en pogner un anyway… life’s a bitch -_-

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